C'est un de mes endroits préférés de Paris (parce que ça m'intéresse, mais aussi parce que l'atmosphère désuète et les petites étiquettes jaunies calligraphiées permettent d'imaginer facilement des tas de professeurs barbus se disputant il y a 150 ans sur l'origine, l'âge et le rôle d'un vieil os).
J'y ai vu un truc que je n'avais pas particulièrement remarqué lors de mes précédentes visites... Ce n'était peut-être pas là à l'époque? Ou j'étais trop obnubilée par le squelette des hippopotames primitifs?
Toujours est-il que c'est hier que j'ai compris le principe même du développement durable pour la survie d'une espèce. Actuellement il y a six espèces de paresseux, animaux pacifiques déambulant dans la canopée (une fois j'ai vu un documentaire sur l'ordre des Edentés avec des pangolins, des tamanoirs, et des paresseux, et il y avait un combat entre un paresseux et un boa constrictor qui tourna à l'avantage du mammifère, donc pas si pacifique que ça le gaillard, bref).
Mais il a existé trois autres espèces de paresseux, géantes cette fois, durant l'Oligocéne et le Miocéne. Ces immenses animaux (genre 7m, le squelette du Museum est effarant, on dirait King Kong) ne pouvaient pas monter aux arbres pour en cueillir les fruits comme leurs arboricoles descendants. Ils étaient bien trop lourds. Donc ils usaient de leurs griffes acérées les racines des arbres, les déracinaient à coups d'épaule (ou coup de tête, après tout on n'en sait rien) pour en manger les fruits. Une fois qu'ils eurent tout déraciné, ils mourrurent de faim. Voilà, c'est un exemple édifiant pour le développement durable, même si on n'est pas CERTAINS que cela se soit passé comme ça...
*"On", c'est moins joli narrativement parlant que "Nous". Mais je l'utilise toujours ici pour sa vertu de pronom indéterminée qui fait que les personnes me cotoyant plus ou moins restent dans la nébuleuse indéfinie et ne voient pas leur droit à l'image bafoué.