Le livre qui m'a donné envie d'ouvrir d'autres livres, qui m'a donné des ailes et le goût de l'aventure (et du rhum), ce fut L'île au trésor (de Stevenson).
Depuis mes 10 ans, je suis intimement persuadée que, comme Jim Hawkings, je quitterai l'auberge de mes parents (*) pour aller courir le monde et trouver le trésor du capt'ain Flint sur l'île de la Tortue.
(*)= je m'emballe, mes parents ne sont pas aubergistes. Ce qui a sérieusement diminué mes chances de voir arriver, chez nous, un soir d'orage, un vieux marin porté sur la bouteille.
Riez, riez, mais ça facilite grandement le quotidien quotidien et l'attente dans les pannes de métro que d'avoir, en permanence, dans un coin de sa tête, une réserve d'aventures pour passer le temps.
Mais ce week end, nous étions en croisière dans les îles.
En croisière dans les îles au mois d'août, glam, non?
Oui, bon. Les îles anglo-normandes. Il faisait un bon 16 °C au grand max. Et il a plus grosso modo... beaucoup.
Bref, me voilà embarquée sur le navire, un voilier, rêves et chansons plein la tête, et la certitude de revenir plus riche (en guinées, doublons, lingots, pièces de huit etc...).
Prête à hisser la grand-voile et servir la double dose de rhum à l'équipage.
Bon, mon rôle dans la traversée à majoritairement consisté à me tenir prostrée près du bord, immobile, tâchant de ne pas gêner, à me coltiner un sacré mal de mer.
Tellement enrobée de couches imperméables que seul mon nez dépassait (ce qui ne m'a pas empêchée, sous la pluie, d'attraper un coup de soleil sur le pif que j'ai dorénavant rouge fushia et pelant)
Et le mal de mer...
Celui qui te laisse, au bout du rouleau, prête à signer un pacte avec le diable pourvu qu'on rentre au port.
Celui qui te donne envie de sauter par dessus bord, et de sombrer dans les eaux glaçées accompagnée par un cortége funèbre de phoques bien grassouillets.
Mais le voyage n'a pas été vain, à défaut de trouver un trésor sur les rivages de Jersey, j'y ai trouvé une tasse kitchissime avec des suricates.
