SALUT LES CHAUFFARDS

tout à l'heure, j'ai loupé mon permis (là c'est carrément du live-blogging que je vous fait, parce que c'est tout frais - ha, la vertu thérapeutique des blogs qui font relativiser à l'instant même).

Donc je roulais - bien (no stress, pas de zigouillage de trajectoire, respect des priorités à droite sournoises, pas de confusions entre ma droite et ma gauche, c'est rare...)- avec un inspecteur -charmant- quand, soudain, le rond point.
Le rond point que j'ai déjà pris au moins trente cinq fois.
Je cède le passage aux usagers venant du côté gauche, blabla, QUAND, SOUDAIN, un pépé, dans une voiture TUNEE (y croyez-vous? je dois préciser que c'était plus une voiture de type antique avec des autocollants qu'autre chose) se met à clignoter comme pour sortir, hop j'y vais, il se ravise, déclignote, blam l'inspecteur a plus de réflexes que moi et freine et c'est fini*.

*pour ceux qui en douterai,
j'ai même pas eu
les questions de vérifications externes/internes
alors que c'est mon dada...

J'ai donc pu observer en direct les différentes phases du deuil chez moi - deuil du permis, on est d'accord, pas du pépé qui est toujours vivant (le bât*rd).

• 2.3.1 Le choc ou la sidération

durée, trois millisecondes

• 2.3.2 Le déni

"non! c'est pas possible, c'est de SA faute!"

• 2.3.3 La colère

Là ce fut le florilége qui n'a pas arrangé mon cas. Un flot de jurons à faire rougir un charretier, au moins trente secondes sans reprendre haleine. Sauf que l'on ne peut pas à la fois faire appel à son énergie juratoire et prendre un sens giratoire sans tanguer.

• 2.3.4 L'abattement, la tristesse jusqu'à la dépression

durée, heu... rapide, parce que les larmes en conduisant c'est pas pratique, donc j'ai évité.

• 2.3.5 La résignation

Résignée, jai donc continué à conduire - bien notons le.

• 2.3.6 L'acceptation fataliste

Ben là c'est le stade où je me dis que c'est mon Destin, que j'ai un Horoscope de m*rde, que ...

• 2.3.7 L'accueil ou la résilience

Bon, bah, c'est vrai que j'ai fait que j'ai fait une faute, c'est pas grave, visualisons les progrès réalisés en un mois...

Je ne m'installe plus côté passager au début de l'heure de conduite
Je n'oublie plus que c'est moi qui conduit (au début il m'arrivait de me plonger dans des rêvreries et lâcher volants et pédales sans autre forme de procès).
Il est loin le temps où je m'étais retrouvée SUR un rond point parce qu'on m'avait dit "tout droit"